Étudiant en L3 Sciences de la Terre à l’université de Caen Normandie, Thomas Bertin vient de terminer son mandat de président de l’association Caen Geyser. Passionné de géologie depuis l’enfance, il revient sur son parcours universitaire, son engagement associatif et ses projets professionnels.

Un engagement personnel et durable

Une vocation née très tôt

Thomas se décrit comme un « grand collectionneur de minéraux, de fossiles, de roches et de galets en tout genre ». Véritable passionné, il se spécialise dans un baccalauréat scientifique puis intègre la licence Sciences de la Terre à l’UFR des Sciences en 2021 :

« Bien que les Roches ne vous parlent pas forcément, en licence on vous apprend à lire leurs secrets et leur langage, leur diversité, leur nom… L’explosion démographique mondiale nécessite aussi qu’on retrouve d’autres ressources, ce faisant les sciences de la terre recrutent dans tous les différents secteurs (géomatiques, géo-ressources, géo-risques …). En somme c’est un véritable ikigai (concept japonais de plénitude au travail) que de pouvoir travailler sur tous les aspects de notre Planète. »

L’année du COVID ne facilite pas ses débuts : « j’ai malheureusement pris de mauvaises habitudes conduisant au redoublement de ma première année ». Ce contretemps devient pourtant l’occasion d’une première expérience associative. En 2022, l’étudiant rejoint le bureau de Caen Geyser comme secrétaire adjoint.

Engagements croisés, entre science et service

Devenu vice-président de Caen Geyser en 2023, l’étudiant en dernière année de licence en prend la présidence en septembre 2024 : « Cette année a dépassé mes attentes. C’est celle qui m’a le plus permis de progresser ». Sous sa coordination, l’association atteint un record : 75 adhésions issues de nombreuses filières comme médecine, sciences de la vie, lettres, anglais, etc.

Immersion scientifique et leadership associatif

Du terrain à la carte : immersion au laboratoire M2C

Durant sa L3, Thomas effectue un stage au laboratoire M2C obtenu suite à un entretien avec le directeur. Il participe à la numérisation des effets cumulés des activités industrielles marines : « il s’agit d’extraire des données issues des études d’impact et de les mettre sur un logiciel appelé QGIS pour pouvoir en faire des cartes ».

Le futur géologue partage fièrement l’une d’elles, représentant les changements de bathymétrie après extraction de granulats marins : « j’ai voulu représenter la modification de la nature des fonds et leur hauteur lors de l’extraction des granulats marins par bateau. On note un approfondissement moyen de 2 à 2,5 mètres après que l’entreprise a extrait tout ce qui est légalement possible ».

Trois ans au cœur de Caen Geyser

En tant que secrétaire adjoint en 2022, Thomas découvre les responsabilités administratives, notamment la rédaction de procès-verbaux. L’année suivante, en qualité de vice-président, il coordonne plusieurs événements, assure l’intérim du président et organise diverses sorties et expositions.

Depuis 2024, le nouveau président conduit avec dynamisme les projets de l’association, favorisant les collaborations, notamment avec l’Association GéoSources d’Orléans (AGSO) pour tenter de créer un réseau national d’associations étudiantes en géologie. Il découvre alors que Caen Geyser est la seule association de géologie étudiante présente en Normandie.

« Après de nombreux projets, soirées, tombolas et sorties géologiques, est venu le moment d’organiser la sortie en Ardèche, votée lors d’une Assemblée générale extraordinaire. »

Dernier voyage et nouvel horizon

L’Ardèche, une sortie de fin d’année très personnelle

Le point d’orgue de son mandat : une sortie dans les Gorges de l’Ardèche, la région de son enfance. Du 27 mai au 2 juin 2025, vingt étudiants et étudiantes ont eu la chance de voyager tous ensemble, avec une participation financière de seulement 50 euros grâce aux fonds de l’association mais aussi des subventions de l’UFR des Sciences et de la CVEC.

Le projet, pensé dès janvier, mêle rigueur logistique et pédagogie : « les Gorges se sont révélées être un excellent choix, car leur géologie est un véritable livre ouvert pour tout amateur ». L’équipe propose alors des journées thématiques, en lien avec les enseignements suivis à l’université, et une initiation à la spéléologie, une activité peu répandue en Normandie.

L’organisation est minutieuse : « Chaque voiture avait un conducteur, un référent et un remplaçant. Les référents – surnommés “caporaux de vacances” – géraient les problèmes au quotidien ». L’objectif ? Impliquer les étudiants et étudiantes, éviter les inégalités de charge, et vivre collectivement l’expérience.

De Caen à Nancy : explorer des nouveaux et plus grands cailloux

Après trois années riches à l’université de Caen, Thomas poursuit ses études à Nancy, en intégrant le Master Sciences de la Terre et des Planètes, Environnement, parcours Terres et Ressources. Son objectif : devenir géologue d’exploration et collecter des données sur le terrain afin de localiser et caractériser des gisements de ressources minérales.