Elle inventorie, vous visitez : du labo à l’expo avec Charlotte

  • Dernière modification de la publication :8 octobre 2025
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Dans le cadre de Patstec, la Mission nationale de sauvegarde du patrimoine scientifique et technique contemporain, Charlotte Deborde rejoint en juin 2025 l’UFR des Sciences comme chargée des collections muséales. Son poste, qui s’inscrit dans le réseau normand Résitech porté par l’INSA Rouen Normandie, est soutenu par la Région Normandie.

Objectif : aboutir à une exposition sur l’électronique en 2027.

Un poste au service du patrimoine scientifique

Diplômée du master Patrimoine et musées de l’université de Pau et des Pays de l’Adour, elle travaille pendant deux ans à l’université de Lille comme technicienne de collections muséales, en partenariat avec le Centre Historique Minier de Lewarde.

« J’y ai fait mes armes en réalisant un gros travail d’inventaire. J’assistais également la responsable du patrimoine scientifique dans ses missions, notamment pour des expositions et des publications. J’ai par exemple travaillé sur un prestigieux fonds de plaques photographiques issues de l’ancien Institut de physique de Lille »

À Caen, Charlotte s’investit dans un projet inédit : « C’est une belle opportunité de porter un projet dans son entièreté. Il y a tout à mettre en place, avec la perspective d’une exposition itinérante et d’un catalogue d’exposition. »

Un projet financé par la Région Normandie

La création de ce poste est rendue possible grâce à la Région Normandie, via l’appel à projets Normandie Sup’ et le Schéma régional pour l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation (SRESRI). « Mon poste correspond à la troisième ambition du SRESRI : permettre un changement d’échelle en matière de culture scientifique, technique et industrielle (CSTI). »

Charlotte souligne l’importance de ce soutien :

« Le patrimoine scientifique reste encore minoritaire dans les représentations culturelles. À titre d’exemple, la première collection d’instruments scientifiques contemporains classé au titre des Monuments Historiques, l’ensemble des quinze éléments d’une sonde atomique de l’université de Rouen, ne l’a été qu’en 2024. Avoir une région qui s’engage pour la CSTI est primordial pour mener de grandes actions de valorisation et de diffusion. »

Inventorier le patrimoine scientifique en électronique

Sa première mission porte sur les collections du laboratoire GREYC, doté d’une équipe spécialisée en électronique. La réalisation d’un inventaire comporte plusieurs étapes :

  • Identifier les objets à potentiel patrimonial grâce aux correspondants internes
  • Photographier les éléments avec des prises de vue et de mesures grâce au studio photo portable
  • Rédiger les fiches d’inventaire
  • Une fois validées, elles rejoignent la base nationale Patstec accessible au public

L’électronique étant transversale, Charlotte peut explorer un large éventail d’objets : instruments de mesure, dispositifs développés en interne ou encore échantillons représentatifs. Elle précise qu’un objet à patrimonialiser n’est pas forcément le stéréotype imaginé. Plusieurs critères sont identifiés, comme sa rareté, son importance au sein du laboratoire ou encore son histoire.

L’objectif est de travailler en collaboration avec plusieurs partenaires comme le CIMAP, le GANIL ou encore des entreprises industrielles. En effet, Charlotte explique que « sortir du cadre universitaire permet d’ancrer ces projets dans l’histoire industrielle régionale et de mettre en parallèle recherche académique et recherche industrielle. On obtient ainsi une vision plus globale de la recherche en Normandie. »

Valoriser les expositions

La valorisation est l’autre pilier de sa mission. Jusqu’à la fin de cette année, l’exposition « Vous avez dit… disquette ?! », mettant en avant quelques ordinateurs emblématiques, est présentée à la bibliothèque Rosalind Franklin, puis sera déplacée dans le hall du bâtiment Sciences 3.

En 2026, une nouvelle exposition portera sur l’usage de la photographie dans la recherche. Enfin, à l’horizon 2027, une exposition itinérante et un catalogue mettront en lumière l’histoire et le patrimoine de l’électronique en Normandie.

« Préparer une exposition scientifique nécessite un travail de vulgarisation important, en collaboration avec un comité scientifique et une équipe de scénographie », précise Charlotte.

Au-delà de l’inventaire, elle insiste sur la dimension éducative :

« J’aimerais que les jeunes se rendent compte du rôle qu’ont pu avoir les évolutions de la recherche dans notre monde actuel, du rôle des femmes et des hommes qui y ont contribué. La recherche scientifique est ouverte à tous celles et ceux qui s’y intéressent et ce travail peut vraiment avoir un impact sur le monde de demain. Nous travaillons beaucoup avec les scolaires, à l’échelle de l’Université, dans l’espoir, peut-être, de susciter des vocations. »

Charlotte DebordeChargée des collections muséales à l’UFR des Sciences

Contact

En conjuguant inventaire rigoureux, valorisation culturelle et médiation scientifique, Charlotte Deborde participe à faire émerger une mémoire collective de la recherche en Normandie. Son travail, ouvre la voie à une reconnaissance du patrimoine scientifique contemporain. Une dynamique qui trouvera son point d’orgue avec l’exposition sur l’électronique prévue en 2027, appelant le public à découvrir, comprendre et s’approprier une part encore méconnue du patrimoine.

Si vous avez un instrument à expertiser, n’hésitez pas à contacter Charlotte !

Charlotte DEBORDE
charlotte.deborde@unicaen.fr
02 31 56 73 17